18 août 2021 Rioufroid (05)

Nous étions onze pour prospecter les Epipactis de fin de saison. Cette sortie, non programmée a été rajoutée pour répondre à une attente des orchidophiles qui souhaitaient voir ou revoir Epipactis purpurata dont on ne connaît que trois stations sur la région PACA, toutes sur les Hautes-Alpes, en hêtraie ancienne située en altitude, autour de 1400m.

La veille une prospection élargie avait été faite à la montagne de Sigottier, par Robin, Monique et René, ce qui avait permis de trouver 102 E.purpurata, en boutons, début de floraison et pleine floraison. Certaines en bouquets de plus de 10 plantes, d’autres isolées.

Arrivés sur le site du Rioufroid, piste du pendu, peu après 10h30, les participants ont pu observer immédiatement les premières purpurata, la première station connue étant très près du parking. Les fleurs ouvertes sont bien fraîches, et pratiquement toutes sont visitées par une mouche du vinaigre, une drosophile aux yeux rouges.

11 E.purpurata sur la station, puis 10 sur une autre station très proche. Tous peuvent faire des photos, avec plus ou moins de bonheur. 

Les purpurata sont bien présentes, mais on ne trouve que deux pieds de E. microphylla en fruits, pas de E. fageticola, pas de leptochila. Les Epipogons sont en fin de floraison. Du coup le groupe décide d’élargir le périmètre de prospection. Il faut monter dans la hêtraie sapinière, et avoir l’œil. A ce jeu, c’est souvent Monique qui repère les purpurata, la plupart du temps isolées. Certains parlent de stratégie différente, d’explorateurs… Ceci étant, la prospection est efficace, et en fin de journée, on dénombre 36 Epipactis purpurata.

La redescente se fait souvent en suivant les thalwegs, avec des ruisseaux plus ou moins temporaires, des zones humides où le pied s’enfonce. Dans l’une d’elles on trouve 6 Epipactis, d’abord identifiés comme rhodanensis, puis finalement confirmés par Bruno, le cartographe du 05, comme helleborine. Et rhodanensis a été identifiée l’après-midi, un exemplaire le long de la route goudronnée.

A ce sujet, il faut mettre l’accent sur la difficulté d’identification des Epipactis. Des clefs existent mais elles ne peuvent être efficaces que si on observe bien tous les caractères déterminants. Quand les plantes sont en fruits, la détermination est faisable pour quelques espèces seulement. Par contre lorsque les fleurs sont présentes, il faut savoir observer les parties internes, viscidium, rostellum, clinandre, anthère, masses polliniques, etc, ce qui n’est pas évident. La loupe devient indispensable sur le terrain. A défaut, l’appareil photo avec son zoom sur cliché pris, peut servir.

Pour étayer encore ce sujet, il exista une clef simplifiée du genre Epipactis en France, publiée par la société linnéenne de Lyon en 2003, qui tient sur une page, et qui fait bien la distinction entre les fleurs sans viscidium visible (E.muelleri, placentina), celles avec viscidium inefficace (E.provincialis, leptochila, rhodanensis) , et celles avec viscidium efficace (E.helleborine et variétés, distans, lusitanica).

La photo de la page « clef simplifiée », sur son smartphone, peut aider à la détermination sur le terrain.

Vous pourrez la trouver en annexe de cet article.

Notre cartographe des Hautes-Alpes, Bruno Daviet, bien conscient de son rôle a pu préciser certaines identifications en diffusant le soir même et le lendemain des photos caractéristiques.

Encore une parenthèse : comme cité par les auteurs de la publication de la société linnéenne de Lyon, il reste certainement d’autres stations d’Epipactis (purpurata, leptochila, fageticola,…) à découvrir dans les vieilles hêtraies de montagne. Robin Rolland travaille sur le sujet pour identifier des zones à prospecter. En attendant, chacun peut élargir la prospection dans les stations connues, et renseigner orchisauvage.

Le présent compte-rendu subjectif donne une idée de la perception de cette journée enrichissante. Remerciements à tous les participants pour leur indulgence vis-à-vis de l’organisateur. Mention particulière à Françoise Homand, botaniste de l’association Arnica montana.

 

René Foucher.

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Clé simplifiée du genre Epipactis en France
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Quelques photos prises durant la sortie :

Liste des participants (11):

SFO PACA : Barthélémy Monique, Daviet Bruno, Fassino Roland et Yves, Foucher René, Gazzaniga Virgile, Guinberteau Jacques, Rolland Robin, Vincent Paul (absent sur la photo de groupe)

SFO Languedoc : Fleury Christian

 

Arnica Montana : Homand Françoise

La traditionnelle photo de groupe :