Quelques photos de notre séjour en Sicile

Plan général des stations :

Lundi 17 avril 2023, première journée, voyage France Sicile 

 

Nous sommes 9 en 3 voitures à embarquer à Livourne sur le Ferry de la Grimaldi Line en direction de Palerme. Les voitures s’entassent à tous les niveaux du bateau, mais on se retrouve facilement. Départ du quai à 18 h 30, Éric nous retrouvera demain à Palerme. On passe tout d’abord entre l’île d’Elbe et le continent, magnifique coucher de soleil, puis on se dirige vers le grand large. La mer est calme, ce qui n’est pas le cas de quelques adolescents en voyage scolaire.

 

Bilan de la journée : ça y est on est parti…

 

Mardi 18 avril 2023, seconde journée, au dessus de Palerme 

Après une traversée sans encombre, avec vue sur l’île d’Ustica (célèbre spot de plongée sous-marine comme nous l’a dit Dominique), nous sommes à Palerme vers 14 h30. L’arrivée dans la Conca d’Oro est magnifique, avec le Monte Pellegrino dominant toute la ville. Le débarquement se fait rapidement, nous récupérons Éric à la gare et direction notre première station. Nous sommes maintenant 10 personnes, dont 2 seulement ont déjà visité la Grande Île, la Trinacria des grecs. Mais c’était il y a longtemps, en 1991.

 

Petite précision : les numéros des stations vont tenir compte des localisations prévisionnelles qui ont été envoyées aux participants, avec les points GPS des parkings, histoire de ne pas se perdre en chemin (en fait à 3 voitures, on a pu toujours se suivre, ou se retrouver rapidement). On ne les fera pas dans l’ordre prévu, mais il a fallu s’adapter aux circonstances.

 

La première station (Sic01, se référer à la carte ci-dessus) se situe au-dessus de Palerme, dans les montagnes de l’arrière-pays, derrière une petite chapelle. Le terrain caillouteux et herbeux est propice, et le propriétaire rencontré, très accueillant, nous informe que l’on a de la chance car les vaches sont programmées un peu plus tard… Les premières espèces sont vite trouvées, et les coches s’accumulent pour les néophytes de la Sicile.

 

Si on tombe tout d’abord sur Neotinea lactea, les Ophrys apparaissent bientôt : O. romolinii, O. tenthredinifera subsp. grandiflora, O. gackiae, O. obaesa… Dans les cailloux, quelques Orchis italica dépassent en fleur, et l’on trouve nos premiers Anacamptis longicornu (on en verra partout ou presque) puis Serapias bergonii, un vomeracea de taille moyenne, et orientalis subsp. siciliensis. Enfin, cerise sur le gâteau, une dizaine d’Orchis brancifortii en pleine floraison.

 

On a bien de les photographier ceux-là, mais n’anticipons pas.

 

Également quelques plantes spectaculaires comme l’Orobanche rouge sang (Orobanche sanguinea) ou la rare Bellevalie douteuse (Bellevalia dubia).

 

Nous partons vers 17 h 30 pour rejoindre Corleone, l’hôtel Leon d’Oro et sa cuisine sicilienne, tout en traversant de magnifiques paysages très verts. Il y a beaucoup de cultures de céréales nichées entre des éperons escarpés, mais beaucoup de fermes ruinées.

 

Bilan de la journée : ça commence fort !

Mercredi 19 avril 2023, troisième journée : Bosce della Ficuzza 

Départ 9 h 30 pour le bois bien connu de Ficuzza, malgré quelques problèmes administratifs. Il fait beau mais frais. La station projetée n’est qu’à 20 minutes de l’hôtel.

 

On se gare au bord du chemin et tout de suite, à ras les pneus, les premières orchidées … On prospecte le long du chemin dans les sous-bois clairs, et dans la très grande aire de pique-nique, où nous déjeunerons d’ailleurs. Nous sommes sur la commune de Monreale, malgré la grande distance du chef-lieu situé juste au-dessus de Palerme.

 

On se retrouve sur une station (Sic04) que nous avions visitée avec Hélène et Jean-Claude en 1991, et le lieu est intact, avec pratiquement les mêmes espèces. On n’est pas sur la Côte d’Azur ! La végétation est bien verte, et on trouve aussi quelques spectaculaires Asphodélines jaunes (Asphodeline lutea) en début de floraison.

 

On entre tout de suite dans le cœur du sujet : partout des Ophrys avec des bordures jaunes plus ou moins importantes, des labelles genouillés ou pas, sillonnés ou non … Bienvenue en Sicile, le pays des Pseudophrys … Après quelques hésitations et consultations diverses, on arrive finalement à s’y retrouver. 

 

D’abord on a O. lutea classique, bien genouillé, et le petit O. sicula, avec son nœud papillon sur le bout du labelle. On détermine même un hybride entre les 2. Puis on trouve O. numida, très allongé, large bande jaune. Enfin O. archimedea, plat et rond comme une pièce de monnaie (elle se plie parfois attention), dont la large bande jaune se colore souvent plus ou moins de brun.

 

Autre Pseudophrys, un peu la star du coin et un endémique sicilien, le curieux Ophrys pallida et son labelle replié en dessous. Quelques classiques aussi : Ophrys bombyliflora, incubacea, romolinii et sa cavité stigmatique interminable, tenthredinifera subsp. grandiflora. Une quinzaine d’Ophrys exaltata sont en fin de floraison, sorte de gros arachnitiformis sicilien.

 

Autres genres : Anacamptis longicornu nombreux, un Limodorum abortivum en bouton, plein de Neotinea lactea dont quelques albiflora, des masses d’Orchis italica (dont aussi albiflora), beaucoup d’Orchis provincialis et quelques Serapias lingua. Bref une station, qui tient ses promesses.

 

On continue le chemin en direction du refuge Alpe Cucco. Un éclair rose aperçu dans les sous-bois nous fait nous arrêter juste après un magnifique abreuvoir. Au bord d’un ruisseau, ce sont des centaines de Cyclamens de printemps (Cyclamen repandum) qui sont fleuris. On en profite pour herboriser un peu, car les Ophrys archimedea sont pas mal du tout.

 

On continu toujours le même chemin à la recherche d’une nouveauté, jusqu’à un embranchement barré par un portail et qui descend vers des petits lacs. Changement de commune, nous sommes maintenant à Godrano. Nous allons prospecter 4 points différents, de part et d’autre du chemin principal (Sic05). 

 

Dans le chemin qui descend après le portail, peu de choses : clôture à gauche, broussailles à droite… Quelques Neotinea lactea, et un joli Ophrys archimedea. De belles Férules qui s’ouvrent (Ferula communis), les Asphodèles à petits fruits (Asphodelus ramosus) dominent les prairies.

Arrivés dans la prairie au-dessus des lacs, on constate que les vaches sont passées par là il y a peu. La station s’avère décevante bien que plus riche, tout en petite quantité, 1 Ophrys numida, tenthredinifera subsp. grandiflora, lutea et sicula, 2 pallida, 3 romolinii… Il n’y a que les Anacamptis longicornu qui prospèrent ici.

 

Par contre nous y rencontrons notre première pivoine fleurie (Paeonia mascula), cela compense un peu.

 

Troisième point le long du chemin, avec de très belles touffes de Pivoines, mais derrière les barrières. Par contre, rien au-dessus du chemin, ou presque (O. pallida quand même) : notre coche nous fuit …

 

Enfin nous arrivons au quatrième point, le fameux « Pylône 17 », qui n’est pas numéroté (on fait confiance au GPS). On monte à gauche du vallon, mais le point désiré se trouve plutôt à droite. Après quelques recherches infructueuses, dans le sous-bois, on trouve enfin notre bonheur : une petite dizaine de Dactylorhiza markusii en fin de floraison, tous jaunes.

 

De l’autre côté du ravin, par contre, dans des prairies rases parsemées de Poiriers à feuilles d'amandier (Pyrus spinosa, il porte bien son nom latin…) on trouve de belles populations d’Ophrys du gr. fusca, dont quelques nouveautés : Ophrys sabulosa, et un possible O. flammeola. 2 coches pour moi ! Sinon une très belle population d’Ophrys obaesa, certains bien bleus, encore O. pallida et numida, 2 beaux Ophrys tenthredinifera subsp. grandiflora encore frais et un O. exaltata poussant dans la férule. Plus les choses habituelles.

 

Fin de la journée, nous retournons à Corleone où certains visitent la ville. Les églises sont très belles, mais le reste est un peu décati, et même plus. Et en tout cas pas de traces de la Mafia.

 

Bilan de la journée, le Bosco della Ficuzza tient toujours ses promesses 32 ans après. Et 3 coches personnelles le même jour, cela fait longtemps que cela ne m’était pas arrivé !

Jeudi 20 avril 2023, quatrième journée : Ficuzza (suite)

Départ à 9 h, en direction toujours du Bois de Ficuzza que nous allons aborder par l’autre côté, dans les pentes en exposition nord. Un arrêt au bord de la route nous permet de trouver en fleur le Pois de Senteur (Lathyrus odoratus), des masses de Sainfoin d'Espagne (Hedysarum coronarium, qui fait un excellent miel comme on a pu le constater en Sardaigne (miele di sulla) et surtout la très spectaculaire Molène de Crête (Verbascum creticum).

 

Puis nous empruntons le chemin du centre d’étude environnemental jusqu’aux premières pivoines. Beau spectacle ! On se gare dans le virage en-dessous. Nous sommes toujours sur la commune de Godrano, et nous cherchons tout d’abord dans les abords du parking (Sic06). On trouve juste quelques O. lutea et romolinii, et une étrange ombellifère déjà vue en Sardaigne : le Maceron de Crète (Smyrnium perfoliatum).

 

Nous explorons ensuite les prairies ± arborées de part et d’autre d’un chemin empierré descendant vers une maison fermée. Au début on ne trouve pas grand-chose, mais en fouillant plus en profondeur, les découvertes se succèdent. A gauche du chemin, quelques prairies entourées de bois profonds abritent de beaux Ophrys pallida et romolinii. Mais c’est à droite que les choses deviennent intéressantes. Des Ophrys lutea, obaesa, tenthredinifera subsp. grandiflora, pallida, incubacea, bombyliflora, et même un Ophrys forestieri (ou assimilé). Et surtout une centaine d’Ophrys romolinii. On traque les hybrides, et soudain Hélène appelle : elle vient de découvrir 3 hybrides Ophrys tenthredinifera subsp. grandiflora X romolinii de toute beauté. Tout le monde fait la queue pour les prendre en photos. Comme tout ça nous a donné faim, on se met à table.

 

Après le pique-nique, nous explorons les pentes directement sous le parking, mais là aussi les vaches sont passées et la récolte est maigre malgré tout, alors qu’elle était prometteuse sur le papier. On observe néanmoins des Ophrys tenthredinifera subsp. grandiflora avec de drôles de moustaches, des Ophrys pallida, obaesa, romolinii, bombyliflora et quelques Serapias orientalis subsp. siciliensis bien fleuris.

 

On décide alors de retourner vers Ficuzza par une petite route forestière pour explorer une dernière station (Sic07). On s’arrête en chemin sur une belle station de pivoines, avec beaucoup de spécimens rouges cette fois-ci. A côté, un joli Lamier bifide (Lamium bifidum) que l’on trouve aussi en Corse. On s’arrête plus loin, de retour sur la commune de Monreale, où de nombreuses espèces sont en fleur sur le talus de la route, dans la prairie arborée et débroussaillée, jusque dans les bouquets de férule. Une nouvelle espèce est bien fleurie : Neotinea maculata, au soleil. Une autre : Orchis anthropophora. On cherche l’hybride avec italica bien présent : rien. On cherchera longtemps …

 

Sinon un très beau cortège d’Ophrys : archimedea, bombyliflora, exaltata (certains très beaux), lutea, numida, pallida, romolinii, sicula, tenthredinifera subsp. grandiflora... Plus Anacamptis longicornu, Limodorum abortivum, Neotinea lactea, Orchis provincialis et Serapias lingua. 17 espèces, belle station, juste en bordure de route.

 

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour contempler les Gole del Drago (Gorges du Dragon), une gorge encaissée avec cascades et marmites de géants. Les falaises sont remplies d’Euphorbes arborescentes (Euphorbia dendroides) dont certaines énormes. Sur le plateau, les feuilles des Scilles maritimes (Charybdis maritima) de l’année dernières jaunissent, et nous découvrons une plante très spectaculaire, endémique de Sicile, La Scille de di Martino (Oncostema dimartinoi, apparentée à la Scille du Pérou).

 

Bilan de la journée : pas de coche aujourd’hui mais de très belles plantes bien fleuries, et un temps toujours au beau fixe.

Vendredi 21 avril 2023 : cinquième journée : sur la route de Raguse

Nous quittons Corleone pour traverser la Sicile en diagonale vers le sud-est. Destination : les Monts Hybléens, dans l’arrière-pays de Noto et de Ragusa. Évidemment quelques arrêts sont prévus, dont le premier près de la statue d’une sainte bien connue de la région, patronne de Palerme. Nous sommes sur la commune de Santo Stefano Quisquina, à 1000 m d’altitude (Sic08).

 

On commence par explorer la crête, avec des centaines voire des milliers d’orchidées diverses, surtout des Anacamptis longicornu, mais aussi Ophrys flammeola, obaesa, sicula. Et nos premières Barlia (Himantoglossum robertianum), mais en rosettes.

 

On continue dans les bois clairs près du chemin, et là aussi c’est le foisonnement, avec un nombre important d’espèces différentes. Malheureusement tout n’est pas fleuri, comme malheureusement une trentaine d’Orchis brancifortii, et quelques Cephalanthera longifolia, ou déjà défleuris, comme Ophrys exaltata ou panormitana (quelques-uns visibles tout de même). Mais de très jolis Ophrys flammeola et obaesa, fleurissant parmi des centaines d’Orchis italica et anthropophora, emportent notre adhésion. Mais toujours pas d’hybrides entre ces 2 derniers, malgré une fausse alerte.

 

On trouve quand même que la saison est plutôt en retard. On peut toutefois observer le bel Iris faux-nain (Iris pseudopumila) et le Grand Cérinthe (Cerinthe major), omniprésent.

 

On continue notre route vers Agrigente et au-delà, espérant trouver un bel endroit pour pique-niquer près de la mer. On doit se contenter d’une oliveraie sous le pont de la route nationale … On y rencontre quand même quelques siciliens sympathiques.

 

L’après-midi, passé Gela, nous retrouvons une station très connue depuis longtemps, déjà visitée elle aussi en 1991. Les détritus sont partout, avec Hélène on ne se rappelait pas de ça, mais les observations vont bon train néanmoins. Il suffit de s’écarter un peu des chemins … (Sic09).

 

On explore dans toutes directions, et la récolte reste bonne avec quelques nouveautés. Tout d’abord le spectaculaire Ophrys oxyrrhynchos, quel appendice !! Par contre il est tout plat, un peu comme l’Ophrys montis-aviarii. L’autre Ophrys du groupe bertolonii est aussi présent, Ophrys explanata, il ressemble fort à nos bertolonii locaux … 2 Serapias nouveaux, S. parviflora, nombreux, et une vingtaine de S. politisii, tout petit épichile, dont un ochrantha. Également nos premiers Ophrys speculum, ce ne seront pas les derniers !!! Petite surprise avec un groupe d’Ophrys apifera bien fleuris, et une Barlia de plus de 60 cm de haut ! Jean-Pierre trouve un Ophrys lunulata en farfouillant au loin au moment de partir. On ne retourne pas le voir, pas grave, on en verra plus tard.

Côté flore, le beau petit Iris faux sisyrhinque (Moraea sisyrinchium) est en fleur, tout comme l’amusant Tripodion à vessies (Tripodion tetraphyllum), la Bellardie germandrée (Bartsia trixago) blanche ou jaune, ou l’Ail cilié (Allium subhirsutum).

 

La fin de l’après-midi approche, et il nous faut rejoindre notre hôtel, Feudo Bauly, situé non loin de Palazzolo Acreide, mais sur la commune de Noto. On y sera reçu pendant 5 jours comme des coqs en pâte…

 

Bilan de la journée : les aires de pique-nique sont une denrée rare en Sicile, mais les gens toujours très accueillants. Côté orchidées, la moisson continue !

Samedi 22 avril 2023, sixième journée : province de Syracuse 

Départ comme d’habitude à 9 h, mais nous n’irons pas loin aujourd’hui : on ne fera que 60 km en tout et pour tout, et encore en faisant du tourisme.

 

Premier arrêt près d’un carrefour sur la commune de Cassaro (Sic11). Le lieu est très visité, et il vaut le coup ! Il s’agit pourtant d’une pâture, mais les vaches sont ici élevées de manière extensive, et les stations sont souvent très fournies malgré tout. Question de chance aussi.

 

Tout le monde s’égaye sur la pente, et les découvertes se succèdent à un bon rythme toute la matinée. Cela commence fort avec une nouveauté, une nouvelle coche pour moi, Ophrys calliantha. Très bel Ophrys, très fuciflora, avec une macula bordée de blanc qui lui donne des faux airs d’O. candica (mais ils ne sont pas dans le même groupe). Deuxième nouveauté, Neotinea commutata avec le labelle en dent de scie et le casque ouvert. Il y a aussi N. tridentata, N. lactea et un possible hybride entre les 2.

 

Pour les Ophrys, le jaune et le bleu domine : 500 au moins d’O. lutea, une centaine de speculum, mais aussi 50 explanata, 20 gackiae, 15 incubacea, quelques bombyliflora, lunulata et tenthredinifera subsp. grandiflora pour compléter. Ouf. 

 

Troisième nouveauté, Anacamptis papilionacea subsp. expansa en grand nombre, bien fleuris. S’ajouté un trio de Serapias : 100 bergonii, autant de politisii, mais un seul orientalis subsp. siciliensis. Si l’on compte les 50 Orchis italica, on arrive à 17 espèces.

 

Une dernière chose : sur le terrain un Ophrys explanata m’avait paru rigolo mais sans plus. Mais le soir devant l’écran de l’ordi, plus de rigolade : il s’agit bien d’un hybride Ophrys explanata X Ophrys tenthredinifera subsp. grandiflora. Belle station on vous dit !

 

Côté flore, on a déterminé le classique Salsifis à feuilles de poireau (Tragopogon porrifolius), la jolie Orcanette des teinturiers (Alkanna matthioli) et la Silène à fleurs penchées (Silene pendula).

Le temps passe vite et nous décidons d’aller pique-niquer à la station suivante, distante de quelques kilomètres tout au plus, toujours sur la commune de Cassaro.

 

Le repas est bon, le lieu est tranquille et la vue superbe sur les Gorges de l’Anapo, avec Cassaro et Ferla dans le lointain. Par contre, côté orchidées, c’est la catastrophe (Sic12). Le lieu était connu pour ses nombreux Ophrys speculum f. chlorantha, mais à l’endroit prévu, le blé est en train de pousser … Néanmoins on trouve quelques individus résistants, dont 40 Ophrys speculum malheureusement tout à fait ordinaires, 1 O. explanata qui a eu chaud (pneu à 50 cm !), 3 oxyrrhynchos fanés … Très décevant (mais parfait pour pique-niquer).

 

La troisième station de la journée va être la bonne (Sic14). Après s’être garés près d’un carrefour, on se dirige vers des garrigues situées non loin d’un splendide ensemble de bâtiments, une belle ferme ancienne, malheureusement en partie ruinée. Nous sommes en limite des communes de Sortino et de Palazzolo Acreide, la limite communale passant sur le muret du premier point.

 

Dans ces prairies à asphodèles entourées de murets de pierre sèche, on trouve de très nombreuses espèces dont quelques belles nouveautés. Tout d’abord Ophrys biancae, bien plus petit et un peu plus précoce qu’O. oxyrrhynchos aussi présent. Et on trouve aussi l’hybride entre les 2 ! Ça commence bien. On traîne sur l’hybride et tout à coup, on nous appelle : on vient de LE découvrir : un O. lacaitae, première fleur, qui pousse à même la pierre de la voute d’une vieille citerne de récupération d’eau. On mitraille.

 

Au bout d’un moment on nous rappelle vers le muret à l’hybride, un deuxième lacaitae est là, à côté, on ne l’avait pas vu. On mitraille.

 

Autres espèces poussant sur la citerne, Ophrys incubacea, romolinii, Anacamptis papilionacea subsp. expansa, Serapias bergonii… On pousse plus loin après la barrière du chemin jusqu’au vallon du fond. Sur le chemin, 4 Serapias vomeracea, les premiers du séjour, quelques O. romolinii, lutea, sicula. Le terrain s’embroussaille beaucoup vers le fond, on ne trouve pas les points indiqués de 2010, seulement une demi-douzaine de Serapias lingua assez foncés, et un beau Serapias bergonii de la f. ochrantha.

 

Détail amusant, que je ne me suis remémoré que bien plus tard, en rentrant à la maison : en 1991, on avait fouillé très près de cet endroit, un peu plus à gauche et jusqu’au fond du ravin, et la récolte avait été très bonne à l’époque : pas moins de 17 espèces et 3 hybrides, mais c’était plus tôt dans la saison (le 30 mars). Comme quoi les bonnes stations restent si l’homme les laissent tranquilles.

 

Comme on a encore le temps, et que tout le monde a sa dose d’orchidées pour la journée, on décide d’aller visiter le théâtre grec de Palazzolo Acreide, qui devrait être de nouveau ouvert après travaux. Malheureusement les travaux ont pris du retard, ici comme en France … Tant pis, on va visiter la ville, inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO. 

 

Et cela vaut le coup, des belles maisons et des balcons partout (dont le plus long de Sicile, Via Garibaldi), et aussi des églises baroques, reconstruites après le terrible séisme du 11 janvier 1693 qui a détruit toute la région du Val de Noto (considéré comme le plus puissant connu en Italie avec une magnitude de 7,4). Bref on est loin de Corleone, même si cela monte et descend autant.

 

Bilan de la journée : enfin on a vu du lacaitae ! Et une coche de plus pour moi.

Dimanche 23 avril 2023, septième journée : région de Raguse

 

Aujourd’hui la route sera plus longue, nous traversons les Monts Hybléens vers le sud-ouest, pour s’arrêter près d’un lac bien connu des pêcheurs locaux (et des orchidophiles), sur la commune de Ragusa (Sic29). C’est le week-end, il y a pas mal de campeurs qui font déjà des feux.

 

Dans le petit vallon que nous remontons, c’est plus tranquille, et tout de suite en bas de la pente, ce sont les premières découvertes. Tout d’abord Ophrys gackiae dont un lusus sans labelle, et une nouveauté (et coche pour moi), le très spectaculaire Ophrys calocaerina, aux très longs pétales et au labelle arqué. Très belle espèce. Mais c’est pour une autre qu’on est venu ici, et on la découvre en tout début de floraison, et même en bouton : Ophrys mirabilis, l’Ophrys admirable. Et c’est vrai qu’il est admiré ! On n’en verra que 4, mais cela suffit à notre bonheur.

 

On explore aussi toute la pente raide au-dessus, on est en exposition nord et l’on constate encore que la saison n’est pas très en avance : beaucoup de plantes sont encore en bouton. Mais pas les O. calocaerina dont on trouvera une bonne centaine de pieds.

 

La pression touristique devenant insupportable au bord du lac, avec un nombre grandissant de motos vrombissantes, nous décidons d’aller pique-niquer dans les montagnes, 20 minutes plus haut vers le Monte Lauro, à l’ombre et à presque 1000 m d’altitude.

 

Tout de suite après manger, on explore les abords d’un petit chemin, dans les prairies claires arborées (Sic25). On vient chercher une espèce qu’on ne trouve qu’autour de cette montagne, et on la découvre tout de suite à quelques mètres des voitures : Ophrys laurensis, l’Ophrys du Mont Lauro, au petit labelle arqué bordé de jaune. Nouvelle coche. Sinon à cette altitude les Anacamptis longicornu sont magnifiques (un millier !), tout comme les Orchis provincialis (au moins 500).

On observe aussi le bel Ornithogale d’Italie en pleine floraison (Ornithogalum exscapum).

 

Après une heure de recherches, on continue de monter en voiture et on s’arrête près des antennes à quelques centaines de mètres. Changement de commune et de province, nous sommes à Buccheri (Sic26). La station de l’autre côté de la route est entièrement tondue par les vaches, pas de chance cette fois-ci. On explore les abords du parking, mais on ne trouve pas grand-chose, à part de beaux Ophrys romolinii curieusement disposés en rond de sorcière comme des champignons…

 

Comme il nous reste pas mal de temps, on décide d’aller explorer une station encore plus loin du côté de la gare de Vizzini, dans la province de Catane (Sic27). Nos GPS ne sont pas d’accords sur le trajet à emprunter, et, après de nombreux détours par des routes fantômes, des petites ruelles de village et des routes en travaux heureusement ouvertes le dimanche, nous arrivons quand même sur place…

 

Et on a bien fait d’insister, car la station s’avère très riche en espèces et en individus. En milliers d’individus comme pour Orchis italica dont on dénombre au moins 10 de la f. albiflora. Nouvelle espèce, Anacamptis pyramidalis commence sa floraison (200). Quelques A. papilionacea subsp. expansa et un Himantoglossum robertianum. Une demi-douzaine de Neotinea lactea. Pour les Ophrys, une très belle variété, souvent en pleine floraison : 2 apifera, 5 bombyliflora, 2 calliantha (dont un trouvé - perdu - retrouvé par Mireille qui nous a donné du fil à retordre), 30 calocaerina, 4 flammeola, 4 incubacea, au moins 200 lutea, 3 obaesa en fin de floraison eux, 2 oxyrrhynchos et 150 speculum. Si l’on ajoute 4 espèces de Serapias (bergonii, orientalis subsp. siciliensis, parviflora et politisii, on arrive à 19 espèces différentes, record du nombre d’espèces par stations battu pour notre séjour. Oui, on a bien fait de venir.

 

Et pour finir, sur le bord du chemin, une Vipérine d’Italie en fleur, peut-être Echium italicum subsp. siculum.

 

On rentre vers Palazzolo Acreide par une route beaucoup plus directe qui nous permet de constater que les vaches siciliennes utilisent aussi les routes provinciales pour se déplacer ! Et d’admirer au passage une énième superbe église baroque.

 

Bilan de la journée : 3 coches pour moi le même jour, comme à Ficuzza… et 26 espèces rencontrées. Pas mal !

Lundi 24 avril 2023, huitième journée : quelque part en Sicile 

Départ habituel à 9 heures vers le sud-est cette fois-ci, toujours pas très loin de notre hôtel.

 

Premier arrêt dans un magnifique site naturel, les Cave Grande del Cassabile, des gorges qui valent celles du Verdon, avec des habitations troglodytiques dans la falaise. Nous sommes sur la commune d‘Avola (Sic16), et nous explorons tout d’abord la partie ouest du site. On est assez déçus au début, mais quelques découvertes nous redonnent espoir, comme un très bel Ophrys oxyrrhynchos, et surtout un Ophrys du groupe fusca très étonnant, énorme, peut-être celui que Rémy appelle Ophrys « fusca grosses fleurs ». En tout cas jamais vu.

 

On visite ensuite la partie est, avec un peu plus de trouvailles. Mais le terrain est sec et les plantes un peu rabougries et en fin de floraison. On observe quand même entre autres Ophrys biancae, calocaerina, gackiae, incubacea, encore oxyrrhynchos, sicula, speculum… On devient difficiles !

 

Côté flore, on rencontre un sacré Coussin-de-belle-mère (Sarcopoterium spinosum), on a intérêt à ne pas tomber dedans … Et aussi des jolies touffes de Glaïeul d'Illyrie (Gladiolus illyricus).

 

On reprend la route pour revenir sur nos pas visiter une station où était indiquée dans le temps une espèce qui nous échappe toujours (Ophrys caesiella). On sait qu’elle est plus précoce mais on espère quand même, bien que le lieu ne soit pas trop sexy à côté d’un immense carrefour, sur la commune de Noto (Sic18). Malheureusement pas grand-chose à ce mettre son l’objectif, si ce n’est un lusus d’Ophrys lutea assez drôle et quelques jolis incubacea.

 

Mais pas d’Ophrys caesiella en vue. On continue vers Palazzolo A., et on prend un chemin qui passe entre des champs cultivés, traverse un petit ruisseau puis débouche sur un paysage de collines plus sympathique, toujours sur la commune de Noto. On pique-nique.

 

Après le pique-nique, direction la colline la plus proche grâce à une entrée facile dans la barrière (Sic19). Le terrain est plus propice et les découvertes s’enchaînent : Ophrys calliantha, calocaerina, des centaines d’Anacamptis papilionacea subsp. expansa, Serapias bergonii. Plus haut dans la pente, Anacamptis pyramidalis commence à fleurir, mais c’est surtout un beau trio qui nous intéresse : Ophrys biancae, lunulata, oxyrrhynchos.

 

Pour la flore, on trouve de la Bruyère multiflore (Erica multiflora), surprenante ici, qui finit sa floraison bien tardivement. Un beau ciste rose est en fleur (Ciste de Crête, Cistus creticus) et une thomise en profite pour attraper une abeille. Les petits iris bleus déjà vus sont nombreux, et la Sauge de Grèce embaume (Salvia fruticosa). Près des voitures, on trouve la Linaire à feuilles par trois (Linaria triphylla), espèce semble-t-il disparue de France continentale.

 

Après cette station qu’on peut considérer comme très intéressante malgré l’absence de nouveauté (19 espèces quand même, record égalé), on se dirige vers une station un peu plus loin vers Solarino, mais qui se trouve en fait en limite de la commune de Sortino (Sic40). C’est une donnée d’Ophrys mirabilis datant de 2010 qui nous amène dans cette station non prévue au programme, mais déception, il n’y a plus grand-chose à voir, à part des centaines de Moraea sisyrinchium en fleur (et des apiculteurs). Les temps ont bien changé… et le terrain bien sec.

 

En désespoir de cause, on retourne à Palazzolo Acreide pour visiter une station située non loin des premiers O. lacaitae vus (Sic15). On ne sait jamais. On se gare comme on peut derrière une barrière ouverte, on prend le chemin, et là on tombe sur de belles choses. Le long du chemin, on découvre un énorme Ophrys lunulata en fleur, et d’autres plus petits, les plus beaux pour l’instant de notre séjour. Également entre autres de jolis incubacea, et un Serapias orientalis subsp. siciliensis en pleine floraison près des voitures.

 

On continue dans la pâture arborée ou quelques pointages nous attirent. Mais la présence de bouses fraîches) nous douche rapidement : on ne trouvera qu’un Ophrys explanata en fin de floraison, quelques lutea, et speculum (qui décidemment résistent à tout), A. papilionacea et Serapias bergonii. Heureusement, Dominique trouve une très belle station d’une centaine d’Orchis italica.

 

Un peu avant de partir, des chiens puis le propriétaire arrivent à l’emplacement des voitures. On se prépare à des complications, mais non, il nous explique comment fermer le cadenas en partant, et nous souhaite bonne continuation. Quel bel accueil encore une fois. On rentre à l’hôtel après une journée mitigée mais instructive.

 

Bilan de la journée : pas de coches mais une consolidation des acquis sur les orchidées et les siciliens.

Mardi 25 avril 2023, neuvième journée : valle dell'anapo

Aujourd’hui c’est notre dernière chance de revoir du lacaitae. On a programmé cette journée en dernier pour avoir le plus de chance de la voir en fleur. Départ habituel à 9 heures, direction la Nécropole de Pantalica. Mais au détour de la route, l’Etna est au loin avec son panache de fumée. On s’arrête et, de l’autre côté de la route, on avise quelques orchidées … Nous sommes sur la commune de Cassaro (Sic41), et c’est un beau O. lunulata bien fleuri ! Ici, partout on l’on s’arrête, on trouve des orchidées, en explorant les abords du talus on trouve 7 espèces en tout (dont O. incubacea).

 

On continue vers Cassaro puis Ferla, dont la rue montante regorge d’églises plus belles les unes des autres : 8 églises pour 2000 habitants, dont 5 d’intérêt majeur. Il faudra y revenir. On continue vers Pantalica, qui se trouve sur la commune de Sortino, et l’on explore les bords de la route et du parking (Sic20). Et là c’est la folie, on va trouver 19 espèces, record ex-aequo, et surtout du lacaitae fleuri ! Si l’on ajoute les hybrides, cela fait 21 taxons. Le compte des espèces :

  • Prairie sous la route : Anacamptis longicornu, papilionacea subsp. expansa (une centaine), Neotinea tridentata, Ophrys biancae, calliantha (une cinquantaine), explanata, gackiae, incubacea, lacaitae, lunulata, lutea, sicula, speculum, Orchis italica, Serapias bergonii.
  • Prairie près du parking : en plus, Serapias cordigera, politisii, vomeracea, 1 Hybride Ophrys calliantha X biancae et 1 hybride Serapias bergonii X cordigera.

 

Pas mal ! Il est temps de se remettre en pique-niquant sur le parking.

 

En début d’après-midi nous avançons de quelques centaines de mètres seulement, et nous recommençons à fouiller les abords de la route, de l’autre côté cette fois-ci (Sic21). Et c’est pas mal du tout ! Si on trouve moins d’espèces 12 quand même), il y a aussi la quantité. Et la qualité : Ophrys lunulata est en pleine floraison, on en observe une bonne cinquantaine, de formes diverses. Idem pour Ophrys biancae, dont on peut enfin observer la variabilité. Mais ce sont surtout les hybrides qui nous inspirent : on y découvre les 3 hybrides possibles entre biancae, calliantha et lacaitae. Magnifiques.

 

Côté flore, belle observation de quelques pieds de Cytinet rouge (Cytinus ruber) directement visibles sur les racines du ciste hôte.

 

Bilan : pas de lacaitae trouvés sur cette partie malgré plusieurs pointages récents. Nous sommes sans doute un peu tôt pour la saison de cette année. Mais les hybrides sont au rendez-vous, c’est quand même l’essentiel pour nous.

 

On continue toujours la petite route jusqu’à des beaux murets de pierre sèche dans lesquels sont aménagés des passages pour les piétons. Très pratique, même si on parcourt une station située de l’autre côté, derrière une barrière classique (Sic22). Beau potentiel mais peu de choses, mais c’est en comparaison avec les 2 stations précédentes : on trouve quand même et entre autres Ophrys biancae et calliantha, Serapias politisii, et le même lusus rigolo de lutea qu’au carrefour de Noto.

 

On peut photographier quand même un très beau papillon sur un Chardon laiteux (Galactites tomentosus), la Syntonie de Krueger (Amata kruegeri). Les Gorges de l’Anapo sont juste à côté, et certains reviendront même ici en fin d’après-midi pour les contempler.

 

Ouf, pour se remettre un peu, je propose qu’on retourne à Cassaro et que l’on s’arrête près de l’Anapo pour essayer de trouver un hybride qui nous fuit depuis le début (Sic13). Et cette fois-ci est la bonne, on trouve enfin l’hybride Orchis anthropophora X italica parmi ces nombreux parents. Et avec en plus quelques surprises car on est en face nord, et au fond des gorges : Ophrys panormitana en fleur, quelques O. lunulata, Neotinea tridentata (et non commutata). Mais il faut vraiment le mériter : les plantes sont souvent en hauteur sur le talus et il se forme même une pyramide humaine pour aller photographier le deuxième hybride tout en hauteur !

 

Le long de la route les Frênes à fleurs (Fraxinus ornus) et les Aubépines monogynes (Crataegus monogyna) sont fleuris, et l’on aperçoit même une cigogne. Au parking le tardif Mimosa à feuilles de saule (Acacia saligna) termine sa floraison.

 

On rentre à l’hôtel satisfaits par ce feu d’artifice final : on a quand même vue les 3 hybrides possibles entre biancae, calliantha et lacaitae ! Un dernier bon repas nous attend, et demain, direction l’Etna que nous n’avons qu’entr’aperçu ce matin.

 

Bilan de la journée : le lacaitae c’est vraiment le plus beau … et quand il s’hybride c’est le festival !

Mercredi 26 avril 2023, dixième journée : en direction de l'Etna 

Ça y est la remontée du retour commence, mais pas n’importe comment : on va grimper sur l’Etna !

 

Direction Milo, puis la montée de la Mareneve en face Est qui serpente à travers différentes coulées de lave plus ou moins anciennes. Spectacle fabuleux, gâché au départ par une haie de détritus, mais qui se transforme bien vite en haie de Lupins à feuilles étroites (Lupinus angustifolius) !

 

On commence la descente et on s’arrête vers 1250 m d’altitude dans un espace de pique-nique aménagé sur la commune de Linguaglossa (il n’y en a que dans les parcs naturels on dirait) et dès la fin du repas on part chercher une de nos espèces du jour (Sic34). On la trouve, pas très loin dans le sous-bois clair (châtaigniers), sur le substrat tout noir du volcan : 20 Dactylorhiza romana en pleine floraison dont 2 jaunes. 

 

On continue de descendre les lacets bizarrement numérotés, et un éclair rouge à droite nous fait nous arrêter : on pense à D. romana, mais ce n’est pas ça ! Ce ne sont que des Anacamptis picta, mais ça nous fait encore une nouvelle espèce. On trouve également 2 Neotinea maculata.

 

La descente continue, jusqu’à un croisement situé non loin de la station visitée en 1991 qui nous avait livré la coche de l’Orchis brancifortii, dans une coulée de lave. Mais on tourne à gauche, et après quelques kilomètres, nous nous arrêtons dans un petit parking de sable noir, sur la commune de Castiglione di Sicilia (Sic35). Une dernière coche nous attend, mais il est un peu tard dans la saison. On regarde quand même sous les arbustes au cas où, et on la trouve : Ophrys grassoana, du groupe aranifera / sphegodes. Il pousse même contre le muret de la route, et en tout cas dans la lave du volcan. Il est accompagné de Anacamptis picta et de 2 Ophrys tenthredinifera subsp. grandiflora encore très beaux. On est en fait à plus de 800 m d’altitude, c’est ma 8ème coche personnelle et la 54ème espèce du voyage. Pas mal pas mal…

 

On file ensuite vers Cefalù sur la mer Tyrrhénienne, en empruntant laborieusement les petites routes magnifiques qui traversent les Monts Nebrodi. On admire une dernière fois l’Etna tout enneigé, on reviendra le voir.

 

Bilan de la journée : une petite coche cela ne se refuse pas, mais l’Etna c’est autre chose …

 

Jeudi 27 avril 2023 : onzième journée : Tourisme à Cefalù, Monreale et Palerme

 

Dernière journée consacrée au tourisme, Cefalù avec sa cathédrale normande adossée à une falaise (mais le Christ en majesté est en travaux …), Monreale dont la cathédrale de style normando-arabo-byzantin est un véritable bijou (de même que les arancini et les cannoli d’un petit restaurant local), puis Palerme et son port.

 

On embarque à 18 h 30 en direction de Livourne, laissant derrière nous la Conca d’Oro et le Monte Pellegrino.

 

Bilan de la journée : le tourisme en Sicile c’est bien aussi ! On reviendra.

 

Vendredi 28 avril : douzième journée, voyage Sicile France

 

Bilan du voyage :

 

Nombre de stations visitées : 28 dans les communes suivantes :

  • 1 dans la province d’Agrigente (AG) : Santo Stefano Quisquina (1)
  • 1 dans la province de Caltanissetta (CL) : Gela (1)
  • 4 dans la province de Catane (CT) : Castiglione di Sicilia (1), Linguaglossa (2), Vizzini (1)
  • 6 dans la province de Palerme (PA) : Altofonte (1), Godrano (2), Monreale (3)
  • 2 dans la province de Raguse (RG) : Ragusa (2)
  • 14 dans la province de Syracuse (SR) : Avola (1), Buccheri (1), Cassaro (4), Noto (2), Palazzolo Acreide (1), Sortino (5)

Nombre d’espèces par stations : maxi 19 espèces (Sic19, Sic21, Sic27), moyenne : 11 espèces / stations.

 

Nombre de taxons rencontrés : 54 sur 84 taxons potentiels tirées des sources disponibles (R. Souche, Orchidee d’Italia du Giros, etc.), ce qui représente 64 % du total possible.

 

Nombre d’hybrides rencontrés : 10

  • Neotinea lactea x tridentata,
  • Ophrys biancae x calliantha,
  • O. biancae x lacaitae,
  • O. biancae x oxyrrhynchos,
  • O. calliantha x lacaitae,
  • O. explanata x grandiflora,
  • O. grandiflora x romolinii,
  • O. lutea x sicula,
  • Orchis anthropophora X italica,
  • Serapias bergonii x cordigera.

 

Podium des espèces les plus rencontrées :

  • 1- Ophrys lutea (22 stations, 85 % de présence),
  • 2- Orchis italica (19 stations, 68 %),
  • 3- Serapias bergonii (17 stations, 60 %).

 

Suivis de : Anacamptis longicornu (16), Ophrys incubacea et O. speculum (15), Anacamptis papilionacea subsp. grandiflora (14), Neotinea lactea et Ophrys tenthredinifera subsp. grandiflora (12), et enfin Ophrys sicula (11). Les autres en-dessous de 10.

 

Nombre de coches personnelles : 8

Ophrys numida, O. flammeola, O. sabulosa, O. calliantha, O. calocaerina, O. mirabilis, O. laurensis et O. grassoana. Que des Ophrys…

Remerciements

Merci à tous les orchidophiles qui m’ont fait passer leurs compte-rendu et analyses des stations siciliennes (Rémy bien sûr, Isabelle, Théo, David, Jacques…).

 

Merci à tous les participants qui ont grandement œuvré dans les stations pour nous trouver de belles fleurs (et qui ont fait honneur à la cuisine sicilienne).

 

Et merci à tous les siciliennes et siciliens que nous avons rencontrés et qui nous ont si bien accueilli en toutes circonstances.

 

(Plus un ban pour Virgile qui a comblé avec brio mes lacunes en italien …)

 

Quelques photos prises par Hélène :

 

La traditionnelle photo de groupe :

Debout de gauche à droite : Mireille, Christian, Pascal, Jean-Pierre, Eric, Virgile, Dominique, Pierre-Michel

Accroupis ; Mikael & Hélène.

Photo prise par Loredana à l'Hôtel Feudo Bauly , près de Palazzolo Acreide (SR)

 

Liste des participants :

BLAIS Pierre-Michel (organisation) et Hélène

BUSI Mikael

FLEURY Christian et Mireille (SFO Languedoc)

GAZZANIGA Virgile

GUÉGAN Jean-Pierre

JASLIN Pascal

MOINARD Éric

NOUVELLON Dominique

Une pensée pour Marie-Claude et François obligés de se désister à la dernière minute.

Annexes

Toutes les espèces rencontrées :

  • Anacamptis longicornu
  • Anacamptis morio
  • Anacamptis papilionacea subsp. grandiflora
  • Anacamptis picta
  • Anacamptis pyramidalis
  • Cephalanthera longifolia
  • Dactylorhiza markusii
  • Dactylorhiza romana
  • Himantoglossum robertianum
  • Limodorum abortivum
  • Neotinea commutata
  • Neotinea lactea
  • Neotinea maculata
  • Neotinea tridentata
  • Ophrys apifera
  • Ophrys archimedea
  • Ophrys biancae
  • Ophrys bombyliflora
  • Ophrys calliantha
  • Ophrys calocaerina
  • Ophrys exaltata
  • Ophrys explanata
  • Ophrys flammeola
  • Ophrys forestieri
  • Ophrys "fusca grosses fleurs"
  • Ophrys gackiae
  • Ophrys grassoana
  • Ophrys incubacea
  • Ophrys lacaitae
  • Ophrys laurensis
  • Ophrys lunulata
  • Ophrys lutea
  • Ophrys mirabilis
  • Ophrys numida
  • Ophrys obaesa
  • Ophrys oxyrrhynchos
  • Ophrys pallida
  • Ophrys panormitana
  • Ophrys romolinii
  • Ophrys sabulosa
  • Ophrys sicula
  • Ophrys speculum
  • Ophrys tenthredinifera subsp. grandiflora
  • Orchis anthropophora
  • Orchis brancifortii
  • Orchis italica
  • Orchis provincialis
  • Serapias bergonii
  • Serapias cordigera
  • Serapias lingua
  • Serapias orientalis subsp. siciliensis
  • Serapias parviflora
  • Serapias politisii ?
  • Serapias vomeracea subsp. vomeracea