Jeudi 1er mai 2025 - Pays de Fayence (83) - Site Jimdo de sfoprovence-alpes-cotedazur!

Jeudi 1er mai 2025 - Pays de Fayence (83)

Le rendez-vous est donné pour 10 heure à la sortie sud du charmant village de Saint-Paul-en-Forêt. 27 personnes venant de toute la France, et même de Suisse, sont présents. Le temps est beau et le restera toute la journée.

Après les présentations et le petit discours de bienvenue, nous attaquons tout de suite les recherches sur les talus et dans les alentours de la route. Dans la petite prairie de la zone débroussaillée, nous trouvons 4 espèces de Serapias :10 cordigera, plusieurs centaines de lingua, 2 neglecta et une centaine de vomeracea dont beaucoup en boutons. Sur le talus même de nombreux Ophrys provincialis sont défleuris mais quelques-uns présentent encore un fleuron visible. Enfin, les Limodores sont bien fleuris et attirent les photographes.

Nous prenons les voitures pour un premier arrêt non loin de là, vers la limite communale avec Tourrettes. Ce sont des lieux très connus et suivis depuis de nombreuses années (1989 !), mais qui recèlent toujours une grande quantité à la fois d’espèces et d’individus. Malheureusement, les amateurs de motos hors-piste font des ravages, alors même que les lieux sont privés et que plusieurs espèces impactées sont protégées sur le plan national ou régional. Il y a encore beaucoup de travail à effectuer pour inculquer la notion de protection de la biodiversité à tous les amateurs d’espaces libres.

Nous recensons néanmoins 11 espèces sur les 2 communes, dont certaines défleuries : 500 Anacamptis laxiflora, 20 Himantoglossum robertianum, 7 Limodorum abortivum, 3 Ophrys apifera, 1 O. arachnitiformis, 10 O. provincialis, 2 O. vetula, 10 Platanthera fornicata, 1200 Serapias lingua, 140 S. neglecta et 10 S. vomeracea. Pl. fornicata est appelé ainsi ici par défaut, car je trouve que les différences morphologiques avec Pl. bifolia sont toujours assez vagues (la longueur de l’éperon est tellement variable même à l’intérieur d’une même inflorescence !), seul le milieu semble les séparer : 2 vicariants écologiques ?

Juste avant le pique-nique, nous prospectons plus loin au carrefour de la D. 56 et d’une petite route, station connue pour avoir abrité il y a une quinzaine d’année 2 pieds d’Ophrys speculum, malheureusement disparus depuis longtemps et que beaucoup regrettent de ne pas pouvoir les voir. Malgré tout le site reste très intéressant avec de très beaux Ophrys (provincialis, splendida et vetula), ainsi que très nombreux Himantoglossum hircinum plus ou moins fleuris. Et plus tard, devant l’écran d’ordinateur, un hybride Ophrys provincialis X splendida est détecté.

Après un court transfert dans la circulation dominicale et agrémenté de nombreux ronds-points plus ou moins décorés avec goût (on a même droit à un véritable pont en pierre jeté au-dessus d’un ruisseau de cailloux !!!), nous entamons l’après-midi en prospectant sur la commune de Montauroux, pas très loin du lac de Saint-Cassien. Le site est de découverte assez récente (2018), mais recèle des merveilles dans tous ses recoins, et je suis sûr que tout n’a pas été encore trouvé.

Les premières prospections nous amènent sur une colline surmontée d’un arbre en plastique émetteur. Ce n’est pas trop discret, mais cela ne gêne pas les Orchidées qui colonisent toutes les pelouses découvertes et faiblement arborées. Tout autour d’un bosquet fleurissent ensemble un beau trio d’Ophrys : le très beau, rare et patrimonial O. bertolonii domine, près de 100 pieds. On le rencontre aussi sous le nom d’O. aurelia en synonyme. Moitié moins nombreux, O. vetula, le classique, et enfin O. provincialis en fin de floraison, mais encore tout à fait photographiable. Autres espèces fleuries : Anacamptis pyramidalis, Himantoglossum hircinum et Serapias vomeracea.

La deuxième partie de la station visitées commence par des terrasses débroussaillées sous des pins. On trouve encore quelques O. bertolonii et O. vetula, mais ce sont les Ophrys provincialis qui dominent nettement. Restée en arrière, Diane fait de belles découvertes : un exemplaire d’O. bertolonii à périanthe vert, spécimen rare, et surtout un hybride entre Ophrys bertolonii et provincialis. De l’autre côté du chemin c’est l’abondance : dans une garrigue rase et sèche s’épanouissent des centaines d’O. bertolonii ! On ne sait plus où donner de l’objectif. Encore beaucoup d’O. provincialis sont visibles, dont certains avec des formes plus ou moins curieuses. De très nombreux Ophrys défleuris parsèment la garrigue jusqu’à la route : ce sont des Ophrys bilunulata dont j’ai vu les dernières fleurs il y a une semaine mais qui n’ont pas résisté jusqu’à la sortie. Dommage, car c’est ici la plus belle station que je connais pour cette espèce dans le Var (300 pieds estimés !). Sur le dessus de la colline, on débusque un pied d’Anacamptis pyramidalis et pour finir, les bas-côtés de la route abritent de nombreux Himantoglossum hircinum dont beaucoup en bouton.

Après un transfert routier plus facile que prévu sur les routes dominicales du pays de Fayence, notre dernière station nous emmène sur les hauteurs du village éponyme. Les vastes prairies bien entretenues et pâturées de manière extensive avaient déjà fait l’objet d’une visite très fructueuse lors d’une sortie SFO-PACA il y a 12 ans. Ont-elles résisté au temps ? Et bien la réponse est oui, et c’est rassurant car de nombreuses stations ont disparu dans les environs en raison de l’urbanisation intensive de cette partie du territoire varois.

Les premiers Ophrys rencontrés nous intriguent un peu : ce sont de gros O. forestieri en fin de floraison, que l’on trouve aussi par ci par là dans le département, souvent dans des stations abritant aussi une génération normalement précoce et plus chétive de cette espèce. Une 2ème génération ? En tout cas on ne peut pas les relier à un autre taxon (remarque : on en verra une semaine plus tard de semblables en Catalogne lors de notre session). Ensuite c’est le festival des Ophrys bertolonii (une cinquantaine) et des O. vetula (une centaine) avec la présence d’une demi-douzaine d’hybrides entre les 2. Déjà présents en 2013 au même endroit, c’est une remarquable longévité pour des hybrides. La station recèle aussi une très belle population d’Ophrys apifera (130 !), et d’O. provincialis. Plus loin sur des terrasses orientées différemment on trouve une quarantaine d’Ophrys funerea en début de floraison. C’est une très belle espèce, assez rare, que l’on trouve par ci par là toujours en petite quantité. Mais que dire de la découverte de Pascal qui clôt la journée ? Une petite touffe de 3 Ophrys speculum en fin de floraison ! On les a quand même vu nos speculum.

Quel beau point d’orgue à cette belle journée qui nous a permis de découvrir 22 espèces différentes d’orchidées, plus 3 sortes d’hybrides d’Ophrys. Et tout ça sous le soleil ! Le groupe se sépare vers 17 heures, certains en profitant pour découvrir le charme des petites routes de l’arrière-pays varois.

Espèces rencontrées :

Anacamptis laxiflora

Anacamptis pyramidalis dont 1 f. albiflora

Epipactis helleborine

Himantoglossum hircinum

Himantoglossum robertianum

Limodorum abortivum

Ophrys apifera

Ophrys arachnitiformis

Ophrys bertolonii dont 1 à périanthe vert

Ophrys bilunulata

Ophrys forestieri